Aléas climatiques et immobilier : mes actifs sont-ils à risque ?

Le groupe de haut niveau européen (HLEG) vient de sortir son rapport sur la finance durable, au lendemain du One Planet Summit, et à l’heure où les exigences en termes de reporting extra financier se renforcent, la cartographie des risques climatiques s’impose progressivement. L’évolution du contexte réglementaire français, avec l’article 173-VI de la Loi de transition énergétique, oblige les investisseurs institutionnels à communiquer sur l’intégration des critères ESG et Climat dans leurs stratégies d’investissement. Les acteurs de l’immobilier ont donc tout intérêt à améliorer anticiper les risques climatiques dans leurs plans d’actions.
Les aléas climatiques, que sont par exemple les inondations ou les sécheresses, sont de plus en plus nombreux et intenses. Les acteurs immobiliers, en analysant les risques liés à leurs actifs, peuvent, dans un second temps, contribuer à l’adaptation et la résilience de leur parc.

Les enjeux méthodologiques de la cartographie des risques climat

De nombreux acteurs sont aujourd’hui positionnés sur le marché de la cartographie des risques physiques (liés à l’exposition aux conséquences physiques du changement climatique tels que l’élévation du niveau de la mer, les canicules, etc.). Ils utilisent chacun des données, méthodologies et approches différentes.
Parmi les différences les plus prégnantes ayant un impact sur la quantification des risques, l’OID identifie les bases de données (Météo France par exemple), les scénarios retenus (notamment parmi ceux du GIEC), l’horizon temporel, la caractérisation des aléas retenus et les indicateurs associés et les méthodes de calcul de la vulnérabilité d’un actif. Ces détails méthodologiques ont un fort impact. Le choix du scénario de l’Accord de Paris et d’un horizon temporel à 2100 relèvent ainsi de choix méthodologiques.

Les étapes de la cartographie des risques climat

La plupart des analyses suivent les étapes suivantes :

  1. Une étape de cadrage : échelle, horizon temporel, scénario, base de données, etc.
  2. Une étape de caractérisation des aléas : quels aléas retenir, quels indicateurs, quelle pondération, etc. ?
  3. Une étape d’identification et de cartographie des risques : collecte de données, hiérarchisation.
  4. Une étape d’identification des leviers d’action : sur quels actifs agir, quand et comment ?
  5. Une étape de suivi et communication de la démarche : comment poursuivre la démarche, quel reporting mettre en place, etc.

L’objectif, lui aussi, reste relativement unanime : il s’agit de hiérarchiser les actifs à risque pour développer un réel plan d’actions afin d’assurer la résilience du parc immobilier.

Quelles pistes d’amélioration ?

Le sujet de la cartographie des risques climatiques physiques d’un patrimoine immobilier a fait l’objet d’un atelier organisé par l’OID le vendredi 26 janvier 2018. L’objectif de l’atelier était de permettre à chacun des acteurs présents de découvrir les différentes offres existantes et d’apprendre de ces méthodologies émergentes, grâce à l’intervention de représentants de Carbone 4, PwC, Ecoact et Trucost.
Cet atelier était l’occasion de s’enrichir des différents retours d’expérience présentés par les intervenants, permettant d’identifier les freins et leviers pour mener à bien le projet. Nous ne pouvons que vous recommander de suivre l’évolution de ces méthodes et offres, car celles-ci pourraient bien être le sujet central de l’actualité immobilière 2018.

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