5 ans de la charte tertiaire : une dynamique opérationnelle engagée et des résultats

Après trois premiers rapports publiés depuis 2014, le Plan Bâtiment Durable publie le quatrième rapport de suivi de la charte tertiaire. Conduit par l’IFPEB et l’OID, ce rapport se fonde sur les réponses de 40 signataires de la charte et montre leurs avancées dans la mise en œuvre de leurs engagements. Cinq ans après le lancement de la charte tertiaire et à l’heure où la loi ELAN est venue confirmer l’obligation d’amélioration énergétique du parc tertiaire, ce rapport témoigne de l’engagement résolu des acteurs, et identifie les leviers d’actions efficaces et les difficultés rencontrées.

Performance énergétique du parc tertiaire : les signataires progressent

Sur le sujet de l’efficacité énergétique, trois groupes d’acteurs se distinguent parmi les signataires de la charte tertiaire :

  • les expérimentés : ils sont parvenus à maturité dans la mise en œuvre d’une stratégie globale d’efficacité énergétique : les outils sont en place et les effets mesurés. Ils ont également commencé à mettre en œuvre une stratégie carbone ;
  • les « work in progress » : en retard ou en avance sur leurs objectifs, ils sont globalement en ligne avec la progression inscrite dans la loi ELAN et appliquent une politique globale de gestion qui contribue aux résultats. Ces signataires récoltent les fruits de leur implication depuis une décennie ou plus dans l’efficacité énergétique ;
  • les apprenants : moins avancés sur leurs résultats mais en pleine action, ils ont mis en place une stratégie de moyens. Leurs efforts sont réels pour parvenir à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.

Même si des progrès sont observés depuis le dernier rapport, des difficultés de terrain persistent (la connaissance de l’image énergétique du parc, les collaborations parfois complexes entre bailleurs et locataires et, pour certains, notamment des établissements publics, le coût des opérations) malgré une offre de service qui progresse et assiste mieux les signataires sur ces points clés. Ce rapport envoie donc un message de réalisme à l’heure de la préparation du « décret tertiaire » : les leviers sont identifiés et un certain nombre d’acteurs sont déjà bien engagés dans la diminution de leurs consommations mais les difficultés rencontrées sont réelles.

Prise en compte du sujet « carbone » : des stratégies émergent chez certains acteurs

L’enjeu carbone est globalement bien identifié par les acteurs mais reste difficile à appréhender. S’appuyant sur une palette d’outils assez large, les actions menées sont encore peu structurées. Parmi les signataires, trois catégories se détachent :
-  les « 2 degrés  » : acteurs les plus engagés, ils ont des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et ont élaboré une trajectoire carbone 2030 voire 2050. Ils ont mesuré leurs émissions et établi une stratégie ;
-  les « premiers pas » : ils mesurent leurs émissions, réfléchissent à un objectif voire ont déjà défini un objectif de réduction, mais moins ambitieux ou à plus court terme que le premier groupe ;
-  les « pas encore » : ils n’ont ni mesures de leurs émissions, ni objectifs chiffrés pour le moment compte tenu de la complexité du sujet mais anticipent que ce sujet va devenir majeur dans les années à venir.
Les énergies renouvelables restent un sujet émergeant. Si le déploiement d’installations de la part d’utilisateurs, d’utilisateurs propriétaires et de propriétaires se confirme, le manque de stabilité du cadre réglementaire est perçu comme un frein au développement à plein potentiel de ces solutions.

La Charte tertiaire : cinq ans de dynamique volontaire réussie !

En 2013, dans l’attente des textes organisant l’obligation légale de rénovation énergétique sur ce parc, le Plan Bâtiment Durable a pris l’initiative d’organiser une mobilisation volontaire et coordonnée en proposant aux acteurs de se lancer sans attendre dans la rénovation de leurs immeubles. L’objectif de la charte était de susciter un mouvement d’ensemble en faveur de l’efficacité énergétique, du bien-être des utilisateurs des locaux et de l’activité économique de la filière du bâtiment et de l’immobilier. Initiée avec trente premiers signataires, la dynamique n’a cessé de se développer depuis.
En 2017, une nouvelle version de la charte a été lancée afin de prendre en compte les évolutions législatives et l’apparition de nouveaux enjeux : le carbone et les énergies renouvelables.
Ce quatrième rapport de suivi de la charte est le premier réalisé depuis le lancement de la nouvelle version de la charte et témoigne ainsi de l’engagement des 129 signataires en faveur de la performance énergétique et environnementale de leur parc.
A l’heure où la loi ELAN vient confirmer l’obligation d’amélioration énergétique dans le parc tertiaire et où la co-construction du « décret tertiaire » avec les professionnels vient d’être remise sur le métier, les enseignements de ce quatrième rapport de suivi de la charte tertiaire éclairent utilement le débat.

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